COLLOQUE RE-PENSER L'ORDINAIRE MARS 2012

Journées d’étude sur l’imaginaire de l’ordinaire
dans les sociétés postmodernes

Regards croisés de sociologues et d’artistes
selon une approche inter et transdisciplinaire.

Le colloque et l’exposition auront lieux les
mercredi 21 et jeudi 22 mars 2012
au Couvent des Cordeliers, Paris Sorbonne.


Sous la présidence de Messieurs les professeurs
Michel Maffesoli, Université Paris Descartes
Michel Sicard, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Comité d’organisation :
repenserlordinaire@gmail.com
http://repenserlordinaire.blogspot.com/

Ana Maria Peçanha, CeaQ, SFB, Université Paris Descartes
anamaria@orange.fr
+33 6 22 80 77 03
Bernard Troude, CeaQ, Université Paris Descartes, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
bernard.troude@wanadoo.fr
+33 1 45 54 65 42
Frédéric Lebas, CeaQ, GRACE, Université Paris Descartes.
frederic.lebas@ymail.com
+33 6 87 39 48 19
http://lesnodulesetranges.blogspot.com/

Conseil scientifique :
Regina Gloria Andrade, Professeur, Université d’état de Rio de Janeiro, Brésil.
Cléone Augusto, Professeur des Universités Rio de Janeiro, Artiste sculpteur
Amos Fergombé, Université d’Artois, Valenciennes
Micheline Girard, Professeur, Galeriste, Université, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Beaux Arts à Nabeul, Tunisie
Dalie Giroux, Professeur en Sciences Politiques, Université  d’Ottawa, Canada
Christian Hervé, Université Paris Descartes
Guy Lecerf, Designer, Université de Toulouse Le Mirail
Bruno Pinchard, Philosophe, Université Lyon-3
Jean Martin Rabot, Sociologue, Université de Bragga, Portugal
Camille Tarot, Sociologue, Université de Caen
Olivier Saint Jean, Gériatre, HEGP Paris / Université Paris Descartes

Comité de coordination
Manuel Bello Marcano, Architecte, Sociologue, Université Paris Descartes, CEAQ
Sébastien Billereau, Artiste graffeur, Docteur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Chloé  Charliac, Sociologue, Université Paris Descartes, CEAQ
Wilfried Coussieu, Sociologue, Université Paris Descartes, CEAQ
Wissem El abed, Artiste, Plasticien, Illustrateur, Docteur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Malgorzata  Kobierska,  Sociologue, Université Paris Descartes
Frédéric Lebas, Sociologue, Université Paris Descartes, CEAQ
Benjamin Sabatier, Artiste, Maître de conférence, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Thomas Seguin, Sociologue, Université Paul Valéry, Montpellier

Lien pour le programme ICI
 
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Appel

Il est manifeste que les époques se suivent mais ne se ressemblent pas, l’ambiance actuelle qui enveloppe nos vécus a pris une épaisseur, une qualité particulière pour nous s’enraciner, hic et nunc, dans le présent. En effet, après une phase de projection impulsée par la modernité où l’individu était mu par l’imposition d’un « devoir être » déconnecté de sa vie courante, nous assistons depuis quelques décennies à un revirement décisif de situation vers ce que le Pr Michel Maffesoli désigne par un « vouloir vivre ». L’esthétisation de la vie, les rôles prépondérant de l’imaginaire et de la créativité, ou bien, l’écoute de soi, et de l’autre, sont quelques-unes des dimensions de ce « vouloir vivre ». Ce colloque cherchera à re-penser les fondamentaux de nos existences, à re-lire le présent à l’aune de nos considérations les plus ordinaires.
Dans une large mesure, l’enjeu soulevé par ce colloque est de déterminer les nécessités que tout un chacun nourrit envers la réception des imaginaires sociaux structurant en profondeur nos vies quotidiennes. Cette réception ne se borne plus à se projeter vers des horizons d’attentes éloignés de toutes considérations quotidiennes, elle se focalise désormais sur les rivages de la proximité, du partage et de la mise en commun.
L’ordinaire, considéré comme allant de soi, de l’ordre du banal, du commun ou du courant, n’est que trop rarement interrogé à l’aune de nos conditions de vie contemporaines. Objet ambigu, paradoxal, il est la plupart du temps de l’ordre du non conscientisable, de l’imperceptible même. Pour autant, il est toujours à portée de vue, saturant nos vies de sa présence. Cette occultation freinerait irrémédiablement toutes tentatives de sa saisie et de son appréciation. Malgré cet obstacle majeur, l’ordinaire, ce qui se dévoile sous le vernis des habitudes et des apparences, conformant nos chairs, rythmant nos temporalités ces routines et rituels, demeure un puissant objet de connaissance et de compréhension. La connaissance ordinaire1 précisée si justement par Michel Maffesoli est ce fondement pour appréhender tous phénomènes sociaux, insistant sur les dimensions du présent, du vécu et de l’empathie.
C’est pour ces raisons que notre démarche d’un point de vue sociologique et philosophique se situe dans la droite lignée d’auteurs tels que Friedrich Nietzsche, Max Weber, Georg Simmel, passant par Alfred Schutz, Michel de Certeau, ou bien Ludwig Wittgenstein… Selon un point de vue compréhensif et phénoménal, ces derniers ont ouvert une voie qu’il nous faut emprunter.
Ainsi, la vacuité de l’ordinaire ne doit pas être considérée comme vide de sens ; elle est le sens même de la réalité.
Les mots sont des freins à notre expression mettait en garde Martin Heidegger. C’est pourquoi, il est essentiel de prendre en considération tous les langages, quels qu’ils soient, dans la complétude de leurs formes expressives pour approcher l’ordinaire - ou l’extraordinaire. En d’autres termes, re-penser l’ordinaire, apprécier son immédiateté sensible ; discerner ses contours, forcément flous, vagues et incertains, exige de s’émanciper du verbe avant de revenir nécessairement à lui, si ce n’est par jeux de mots et métaphores.
Pour exemple, c’est après leur travail d’observation participante en immersion sur le terrain étudié que les sociologues ou les anthropologues sont en mesure de se risquer à une interprétation plus générale et distanciée du phénomène observé. Ces derniers auront ainsi à composer leurs résultats à l’aune de leurs postures méthodologiques, leurs protocoles expérimentaux et champs d’investigations, ainsi que leurs intuitions fondatrices.
Pour second exemple, les évocations poétiques d’une image, d’une œuvre d’art, peuvent être comprises du point de vue perceptif sans que les mots aient obligatoirement besoin de se former dans l’esprit du regardeur – il en serait de même pour son créateur. Tout en sachant que dans le cadre de leur réception, on assistera à une négociation entre les obstacles symboliques et/ou cognitifs limitant l’accès à l’intentionnalité de l’artiste et les prédispositions intégrées dans l’écologie visuelle du regardeur. Le Monde visible des images et de l’art met à jour des codes et structures invisibles qui taraudent en profondeur nos inconscients collectifs. Ainsi par leurs immédiatetés sensibles et affectives, les images modifient l’attention à nos réalités quotidiennes, à ce que nous ne sommes pas en mesure de discerner du premier regard. L’image rendue tangible à une extraordinarité transitoire nous invite à re-penser et à saisir le Monde autrement, en co-naissant le Monde.
L’ordinaire se vit dans la connivence d’une réalité partagée de tous, mais encore nous faut-il en faciliter son accès. La vie urbaine, l’esthétique et l’éthique de vie, le vécu corporel ou l’attachement au monde des objets sont les terreaux privilégiés sur lesquels nous souhaitons orienter ces journées d’études. C’est pourquoi en insistant sur le prima de l’expérience de l’ordinaire et sa réflexivité, nous organisons cette rencontre selon ces 3 axes de réflexion :
Transdisciplinarité et méthodologie : En tant qu’objet parcellaire, quels sont les agencements disciplinaires propices permettant de toucher au fondement de l’ordinaire ? Autrement dit, quelles sont les postures appropriées afin d’approcher ce que désigne Georges Perec par infra-ordinaire ?
Esthétique : Source d’inspiration non négligeable, de quelle manière les artistes s’approprient-ils l’ordinaire ? Existe-t-il des médiums d’expression privilégiés ? Enfin, comment procèdent-ils pour circuler d’un niveau de langage à un autre afin d’expliciter leur démarche ?
Vie : On sait désormais que la qualité de vie, le bien être, ou bien le souci de soi, sont des dimensions primordiales, et qu’elles font l’objet d’une attention renouvelée. D’un point de vue pragmatique, en quoi l’ordinaire peut-il être assumé ?


Dépôt de la proposition d’intervention : un titre précisé par 1 page. Elle sera accompagnée d’un curriculum vitae succinct. Intervention de 20 mn.
Dépôt du dossier d’artiste : un titre précisé par 1 page. Elle sera accompagnée d’un curriculum vitae succinct et de photographies (.pdf) de l’œuvre présentée (taille maximum : 1 m2). Les artistes désirant présenter leur démarche à l’oral disposeront de 10 mn. 
Texte en Times et format .rtf
À adresser par courrier électronique à Ana Maria PeçanhaBernard Troude et Frédéric Lebas avant le 04 janvier 2012 à :
Après soumission des propositions au comité scientifique, une réponse sera envoyée par mail le 1 février 2012.
Les interventions et les œuvres feront l’objet d’une publication.
Les textes et œuvres acceptées par les comités seront libres de tous droits.



1 Michel Maffesoli, La Connaissance ordinaire, précis de sociologie compréhensive, Librairie des méridiens, Paris, 1985.


Note pour les artistes

L’accrochage est prévu le 19 mars à partir de 14h à 19h.

Les photos, dessins et peintures seront exposés sous une vitrine fermée à clé. La hauteur maximale de la vitrine est de 110 cm et sa profondeur de 5 cm. Nous vous demandons une surface d’exposition de pas plus d’1m2 (approximatif).
En ce qui concerne les sculptures/installations, non munies d’un dispositif vidéo, nous ferons en sorte de trouver le lieu le plus adapté pour l’exposer.
Au sujet des dispositifs vidéos : nous ne pouvons nous permettre de les présenter in situ dans le cloître du Couvent des Cordeliers. Elles seront présentées le second jour du colloque à l’entrée - ou dans - l’amphithéâtre Farabeuf en boucle. À cet effet, merci de bien vouloir nous remettre votre vidéo dans un standard facilement lisible (.avi par exemple) par le lecteur universel VLC, et qu’il soit au préalable intégré dans une clé USB.

Nous tenons à préciser, à regret, que nous ne disposons d’aucun budget pour l’acheminement et le retrait des œuvres.

Lors de votre arrivé nous vous demanderons de contresigner une décharge indiquant que vous êtes responsable de votre œuvre, et qu’elle est libre de tous droits (photos). Il vous sera demandé, si vous le souhaitez, d’intégrer l’Association Re-penser l’Ordinaire, afin de participer aux prochains événements en préparation.

Afin de présenter vos œuvres, tout du moins pour ceux qui le désirent - même si cela est vivement conseillé compte tenu de notre démarche qui est de verbaliser notre ordinaire -, nous vous demandons de rédiger un texte de pas plus de 2000 signes, pour au plus plus tard le mardi 13 mars. Ce texte sera suivi d’une présentation succincte de votre personne (parcours, contact, site personnel...). Ce texte sera présenté sous forme de cartel à coté de votre œuvre.

Toujours par soucis de partager votre démarche et sensibilité artistique, deux tables rondes seront organisées à cet effet le mardi 20 et vendredi 23 en fin d’après-midi au Couvent des Cordeliers. Si vous souhaitez participer à ces tables faites le nous savoir, nous en serions très honorés.

Nous vous invitons dès à présent au « décrochage » ou « dévernissage » comme il vous plaira, le vendredi 23 mars à partir de 17h30 pour partager un « pot de l’amitié ».